PUNK FICTION
- Dr Mortmagus
- il y a 3 jours
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Autant l'annoncer d'emblée ! Le mouvement punk est sans aucun doute possible la plus importante révolution musicale et artistique de ces 50 dernières années et tout ce qui existe encore aujourd'hui en matière d'art, de mode, de musique et plus généralement de culture, ont à divers niveaux subi son influence. Le mouvement punk a cassé les codes des générations précédentes, bouleversé la société durablement et changé les manières de faire et de produire de la musique. Puis il nous a laissé sur le trottoir avec un "No Future" sur les bras, le tout en à peine deux années. Mais il nous a aussi donné une leçon de vie et quelques idées pour sortir de l'impasse dans laquelle le monde s'est engagé.
Le texte qui suit est un extrait du livret "No Talk About No Revolution" (Erig Trecasser, édition OPE, 2007) et ne concerne que la période 1976/1978, soit la première vague punk des 70's.
Cash From Chaos !*
En cette fin des 70's, les derniers rebelles se rendent ou meurent. Le MC5* s'est tu. Les Stooges d'Iggy Pop l'iguane pansent leurs plaies. Les New-York Dolls rengainent leur lipstick et se séparent corps et bien. Malcolm Mclaren, leur manager-clown s'envole pour Londres. Tout semble mort, mais tout va bientôt renaître sans que personne ne s'y attende. Déjà, fin 75, les premiers soubresauts se font sentir dans les recoins sordides du New-York où l'ennui et la désillusion se consomment comme une mauvaise bière. Quelques part au fond de la Big Apple, en plein Bowery, un quartier malsain, repaire de clochards et d'épaves en tous genres, la scène d'un petit bar est investi chaque nuit par une bande de gamins ivres et agressifs, vêtus de guenilles et de sacs-poubelles. Le CBGB's entre dans la légende. L'endroit est idéal pour ces gamins enragés qui savent à peine tenir un manche de guitare. Peu importe. Le seul but est de jouer. N'importe où ! N'importe comment ! beugler ce qu'il y a là, au fond et qui empêche de voir la lumière, au-delà des murs de béton. Vite ! Le plus vite possible. Le "White Light/White heat" du Velvet Underground et le fracas autodestructeurs des Stooges comme pavillons. I Wanna be your dog ! Là, la Patti Smith, entre poésie décadente et sexualité revancharde, accoquinée à un musico du défunt MC5, leur montre le chemin. Ceux que l'establishment new-yorkais va bientôt affubler du nom de "punk" sont déjà là. d'abord le Television mémorable de Tom Verlaine, Johnny Thunders, rescapé des New-York Dolls, Alan Vega le magnifique et Suicide son gang psychotique, enfin Richard Hell le maudit et son hymne prophétique "Blank Generation". Un vide que les Ramones incarneront jusqu'au dérisoire. I Don't care ! Toute l'avant-garde du CBGB's ! C'est encore Richard Hell qui lance ce style de poète beat revisité, à l'origine du look punk ; lunettes noires, blouson de cuir, chemise déchirée et cheveux hérissés. Esthétique urbaine et urgence vindicative.
Le mot punk est lancé par un magasine new-yorkais des 1975. Il siginifie en argot américain "voyou, petit truand sans envergure, loser, minable". Et ils le sont tous. incapables de jouer correctement, irrespectueux, outrageux. Tout le monde s'en fout. Sauf l'establishment qui ne contrôle plus rien et se fait déborder.
Revenu de New-York, Mac Laren lance à Londres SEX, sa nouvelle boutique de fringues plagiés sur le look des gamins du Bowery, auquel il ajoute sa touche personnelle avec l'aide de Vivienne Westwood. Slogans situationnistes, pochoirs lettristes, gadgets sexuels et vêtements fétichistes assaisonnés pop british et feuilles de chou pornos.

Le tout sera vendu par Jordan, égérie proto-punk et scandale vivant boudinée d'oripeaux SM. Autour de SEX erre une cour décadente et malsaine, théâtre brechtien quotidien, le Bromley Contingent, gang de fans des Sex Pistols menés par Siouxsie Sioux et les futurs Banshees. Tout ce monde investit les milieux gays et lesbiens londoniens et carbure aux amphétamines. Siouxsie se teint les cheveux, se ballade les seins nus, affublée de croix gammées. Le punk est alors un machin élitiste où se côtoient ex-fans de Bowie, artistes radicaux et starlettes discos en collants léopards ... juste un trip intello, une violence théâtralisée à l'extrême. A cette époque, les Sex Pistols ne sont rien, tournent dans d'infectes boîtes à striptease, sont interdits partout et traînent à chaque concert une cinquantaine de fans torturés.

En 76, au 100 Clubs, tous les clichés punks s'affichent déjà ; pluie de crachats en réponse aux insultes de Rotten, pogo rigide pour voir la scène, lèvres retroussées et regards vides de circonstances. Alors que la pop parle d'amour et de fêtes, les Pistols éructent des injures. We hate ! Siouxsie, avec Sid Vicious, futur bassiste défoncé des Sex Pistols, ouvrent les hostilités lors du premier festival punk anglais. Siouxsie entre sur scène vêtue en prêtresse sadomaso et se jette dans un "Helter Skelter"* inaudible et destructeur. Derrière, Sid le Dingue massacre une batterie. Le groupe, formé dans l'urgence, n'a aucune chanson à son répertoire. L'hystérie atteint son paroxysme quand Siouxsie improvise sa "Lord Prayer" que personne n'a jamais entendu, pas même ses musiciens. Le groupe assure comme il peut. Le service d'ordre évacue tout le monde. Les Stinky Toys, combo punk parisien ne joueront pas. Les Subway Sect sont les plus déprimants. En coulisse, Malcolm McLaren jubile. Le mouvement punk est encore underground mais s'installe peu à peu à travers le fanzine Sniffin'Glue, un torchon photocopié et raturé et des petits labels comme Rough Trade.

En décembre 76, les Sex Pistols et leur leader-épouvantail Johnny Rotten (pourri) sont parachutés à une émission de télé de la BBC présentée par l'animateur Bill Grundy. Grundy lit ses interventions sur le téléprompteur, reprit en choeur par les Sex Pistols hilares. Puis Steve Jones, guitariste du groupe, insulte copieusement Grundy qui lui a demandé s'il pouvait être vraiment grossier et provoquant ... "sale enculé"...! Le générique de fin laisse des milliers de foyers britanniques en état de choc. Certains iront jusqu'à démolir leurs téléviseurs. L'émission de Grundy est un scandale national et les punks subitement révélés à une Angleterre sclérosés, deviennent les ennemis publics N°1. MacLaren ricane et persiste. Le pétard punk explose sur tout le royaume et des hordes de punks sortent des cités HLM délabrés, zombies en guenilles et colliers de chiens. MacLaren parvient à faire prendre la sauce avec le tristement célèbre "Anarchy Tour" qui sillonne l'Angleterre. Au programme, les Heartbrakers de Johnny Thunders débarqués des USA, les Sex Pistols, le Clash, les Damned. Le bordel est tel que le gouvernement de sa majesté interdit la plupart des dates de la tournée. Un seul club accepte de faire jouer ces crétins notoires que sont les punks : le Roxy. La clique de Generation X, le gang de Billy Idol, s'est chargé de retaper ce vieux bouge à prostituées de Covent Garden. Clash, Damned Adverts, X-Ray Spex ... Tous les combos punks du moment y joueront et les Heartbreakers y décrochent leur première affiche en solo. Thunders chante "Born to lose". Prémonitoire !
Mais en juin 1977, le Roxy n'est déjà plus qu'un souvenir et la reine Elizabeth II célèbre son jubilé d'argent. Un million de personnes assistent à la procession de Buckingham palace et dévalisent les boutiques de souvenirs. Les Pistols surgissent au milieu des réjouissances comme autant de diables malfaisants d'une boîte à malices. Leur titre "God save the Queen" sort le même jour que la célébration royale et est inauguré sur un bateau baptisé le Queen Elizabeth qui remonte la Tamise jusqu'à Buckingham à grand renfort de riffs électriques et de vociférations nihilistes.
"There's no future,
In England's dreaming !
No future for you ....No future for youuuuu "
(extrait God save the Queen, Sex Pistols)
Le concert vire à l'émeute. Les bobbies de la reine dérapent. Le titre est interdit mais s'achète à prix d'or au marché noir. MacLaren se marre. Les médias veulent punir les punks. Durant toute l'année 77, les agressions, scandales et procès s'accumulent. Les petits punks hirsutent sortent des banlieues comme une armée de clowns tristes. l'hystérie est à son comble lors des batailles rangées de King's Road, où des hordes de punks affrontent des bandes de teddy boys et rockers devant une police débordée. Plus loin, le ghettos jamaïcain est en pleine révolte. Le Clash hurle "London's Burning" et appelle à la "White riot", la révolte blanche.
"White riot, I wanna riot
White riot, a riot of my own"
(White riot, The Clash)
Joe Strummer, le chanteur de Clash clame à qui veut l'entendre qu'il est un nègre jamaïcain et se met à jouer du reggae ... "Police and thieves". Le Clash ne veut plus entendre parler d'Elvis Presley et des Rolling Stones en 1977 ..."I'm so bored with the USA" et "Garageland", deux titres en étendards qui survoltent toute une génération. Elvis en profite pour mourir. Une multitude de groupes jaillissent de toute l'Angleterre, la plupart inconnus, ignorés, furieux. L'ambiance est telle que les compagnies de disques signent tout et n'importe quoi de peur de louper le prochain groupe qui fera exploser les charts. Tout le monde s'en fout. C'est l'époque des petits labels, des circuits parallèles, des 45 autoproduits et des fanzines aux noms déglingués ; Bondage, London's Outrage, Ripped and Torn ou Sniffin'Glue. Les punks s'insurgent contre le show-business, massacrent les vieilles stars du rock à chaque concert, picolent des litres de bière, claquent trois accords sur des guitares grésillantes avant de retourner dans leurs banlieues par le dernier métro. Nico, l'égérie du défunt Velvet, revient chanter sa "Femme fatale" devant des gamins en adoration. Les Clash poussent à l'extrême leur gauchisme à la Dylan et sont en prison. Les Heartbreakers ramènent dans leurs bagages Nancy Spungen, petite groupie new-yorkaise camée à l'héro qui trainait au Max Kansas. Elle s'accroche à Sid Vicious. Les Pistols disjonctent. MacLaren ne rit plus. Le mouvement est en passe de le submerger et le joyeux bordel sombre dans la poudre ... blanche.
Les petits punks des banlieues récupèrent les déchets de la société de consommation, la trash food, la dystopie urbaine et la misère sociale pour alimenter leurs musiques. Ils sont laids, grossiers, ricanants et portent dans leurs accoutrements toutes les contradictions d'un monde qui n'offre aucune échappatoire. Croix gammée, étoile rouge et symboles anarchistes sur le même blouson, sacs poubelles, épingles à nourrice, oripeaux sadomasos ou esthétiques militaires de pacotille ... L'outrance est de rigueur. Les punks sont l'envers du décors de cette société du spectacle, livides, grotesques, reflets absurdes du monde postindustriel. Le punk est la révolte ultime, celle qui dit sans attendre et meurt. No Future ! No Feeling ! No Fun ! Juste le bordel et les grimaces.
"We are the flowers in the dustbin,
We are the poison in your human machine
We are the future, your future"
(Johnny Rotten, in God save the Queen)
Plus d'espoir, plus d'illusion. Vie morne, chômage, banlieues. A la fin de l'été 77, la haine populaire, comme un exutoire, s'acharne sur les punks. Les bombes de la RAF (Fraction Armée Rouge) explosent en Allemagne comme un écho. L'Angleterre plonge dans les émeutes racistes. Les bandes de skinheads envahissent les concerts de Sham 69, comme un avant-goût sinistre d'un avenir plus sombre encore. En octobre, les Sex Pistols sortent leur premier Lp "Never Mind the Bollocks", ultime brûlot d'une révolte punk déjà avortée. Sid Vicious est un junkie accroché à l'héro et la tournée US des Pistols est un capharnaüm pathétique. Certains quittent le navire et la nouvelle vague (la new-wave) émerge des décombres. A New-York, Los Angeles ou San Francisco, la scène punk s'acharne à la survie ... jusqu'au paroxysme du mouvement No Wave de Lydia Lunch ou des mutilations publiques de Darby Crash, chanteur chaotique des Germs. Mais l'étincelle punk, en cette fin 77 est en train de s'éteindre. La White Riot a fait long feu. Toute une génération surspeedée se retrouve en plan, comme revenue d'un mégashoot d'amphétamines. La descente aux Enfers commence. Reste le suicide ou la survie. 1978 sonne le glas. L'heure est à la débandade. Les Sex Pistols ont éclaté. Sid Vicious s'overdose à New-York. Le reste du groupe se tire au Brésil, invité par un truand international recherché par Scotland Yard, Ronnie Birds, l'un des auteurs de l'attaque du train postal d'août 63. Il remplacera même un bref instant Rotten comme chanteur du groupe. Johnny Rotten ricane. Mac Laren retire ses billes. le punk tombe en lambeaux. Siouxsie Sioux persiste à chanter sa "Lord prayer", plus outrageuse et méprisante que jamais. La violence s'étend partout et Jimmy Pursey traîne ses cohortes de skinheads et de violence prolo. Au Lyceum de Londres, les punks entrent en résistance et massacrent à coups de cannettes tous les groupes qui trahissent l'urgence et le style. Mais en cette fin 1978, la farce punk tourne au drame. Sid Vicious et Nancy Spungen sont déjà en enfer ... celui de l'héroïne. Ils se sont installés à l'hôtel Chelsea de New-York, un endroit miteux où s'entassent artistes et stars à la dérive. Le 11 octobre, Sid se retrouve avec un cadavre sur le dos. Sa petite amie Nancy est découverte dans la salle de bain de leur chambre avec un couteau de boucher dans l'estomac. Trop défoncé, Sid ne se souvient de rien. MacLaren a disparu. En attendant, cette fin 78 promet encore quelques étincelles. Les plus intelligents ont senti le vent tourner. Howard Devoto, échappé des Buzzcocks en déroute, a fondé Magazine.

"je viens de nulle part et j'y retourne immédiatement" (Peter Shelley, chanteur guitariste des Buzzcocks in Boredom)
Chacun cherche une issue de secours. Les punks apprennent à jouer et le bordel éclate encore. Les Ruts sont les premiers fouteurs de merde et semblent vouloir reprendre la place laissée vacante par les Sex Pistols. Leur chanteur, Malcolm Owen, personnage survolté et imprévisible, à l'étoffe d'un Rotten. Le mouvement paraît renaître, mais cette fois spontanément, sans les manigances d'un MacLaren pour tirer les ficelles. De nouveaux groupes débarquent, trop jeunes pour avoir connu la fièvre de 76/77 : Undertones, Stiff Little Fingers, Outcasts ... Aux USA, le punk a sombré, abandonné de tous et les groupes se suicident dans l'ultraviolence et la poudre. Mais en 1979, tout est terminé. Sid Vicious s'envoit en l'air, définitivement, dans un appartement de Greenwich Village, overdosé à l'héro. Le punk rock a son martyre. Il ne sera pas le seul. Rotten ricane encore avant de régler son compte à MacLaren. Sid était son copain. A Londres, les ordures s'accumulent dans les rues. Un millions d'employés sont en grève. MacLaren tente vainement de relancer la machine avec un nouveau groupe, des filles en résilles déchirées et guitares saturées, les Slits (les Fentes !). L'ambiance n'y est plus. Pour parfaire la chose, sa compagnie de disque sort le dernier disque des Pistols, "The Great Rock'n'roll Swindle" ou la grande escroquerie du rock'n'roll par les Sex Pistols. Pour MacLaren c'est un ultime pied de nez à l'establishment du disque, soit l'art de transformer quatre crétins incapables de jouer en l'un des plus grand groupe de rock de la planète. Le coup achève de le court-circuiter. Il apparaît aux yeux de tous comme un parfait requin du showbiz, ce qu'il n'a jamais cessé d'être.
Tout est terminé. les punks errent dans les cités, sans aucune raison d'être, parodie d'eux-mêmes. Seul, le Clash accompagnent encore les gamins des banlieues dans leur dérive. Sa révolte sociale et gauchiste fait des émules. Les punks se politisent dans les mouvements RAR (Rock Against Racism) ou anarcho-libertaire (Crass, Flux of Pink Indians, Poison Girls). Certains se prolétarisent jusqu'à la crétinerie notoire des hordes en iroquois. C'est le mouvement Punk's Not dead et la vague Oî ! lancés par The Exploited, Discharge ou GBH, groupes punko-hardcore, sans aucun rapport avec la folie nihiliste des années 76/77. Eux revendiquent la vulgarité crasse et les guitares sursaturées, bruyantes, inaudibles, trainent leur ennui dans les rues et s'acharnent à la survie. Les punks deviennent comme les vieux hippies des 70's, sinistre comédie d'un mouvement qui prônait l'urgence.
"La poésie qui ramène l'ordre, ressuscite d'abord le désordre" (Antonin Artaud)
Car le punk des origines fut une révolte poétique. Il explosa comme Dada le fit en son temps, faisant table rase du passé ; saine entreprise de nettoyage radical, déflagration esthétique dans le marasme des mid 70's et le délabrement social. Le punk ne fut ni un nihilisme anarchiste, ni un trip gauchiste, encore moins une révolution. Comment pouvait-on être révolutionnaire, affublé d'insignes soviétiques et fascistes sur la même veste ? Seuls ces travelos déjantés que furent les New-York Dolls osèrent l'affront avant eux. Le punk fut un dandysme pop et urbain et ses acteurs, des artistes arrogants et cultivés, utilisant cette "Société du Spectacle"* pour en exhiber la laideur à coups de rituels esthétiques radicaux et de brouillages des codes politico-médiatiques ...avant le sabordage final. Le punk fut une manoeuvre artistique, un plan de bataille dûment orchestré par un MacLaren qui ne fit qu'appliquer les théories de l'Internationale Situationniste à quatre loubards londoniens ; à charge pour eux de dynamiter le star-system de l'époque, de faire sauter le couvercle d'une société anglaise sous pression maximale. Le punk fut une urgence, une tentative de rédemption poétique, tranchant dans le vif ... et à vif ! un rasoir ... jusqu'à l'inévitable récupération. Le sabordage des Pistols fut un acte authentique, dont Lydon/Rotten fut l'acteur essentiel, un doigt d'honneur ultime et irrémédiable. Il ne pouvait en être autrement.
NOTES
*Cash from chaos (faire du fric avec le chaos) était l'un des slogans favoris de Malcolm MacLaren, manager des Sex Pistols.
*MC5 (acronyme de Motor City Five), groupe proto-punk révolutionnaire de Detroit aux USA.
*Vivienne Westwood, styliste et créatrice de mode britannique, à l'origine du look punk.
*Johnny Rotten/Lydon, chanteur et leader charismatique des Sex Pistols.
*Helter Skelter, chanson avant-gardiste des Beatles.
*La Société du Spectacle, ouvrage du théoricien situationniste Guy Debord.
DISCOGRAPHIE SELECTIVE
USA (albums essentiels)
Patti Smith
Radio Ethiopia (1976, Arista), l'album incontournable de la grande poétesse du punk.
The Ramones.
Ramones (1976, Sire records). La bande cartoonesque des faux frères Ramones. Le punk c'est eux !
Richard Hell and the Voidoids
Blank Generation (1977, Sire records), l'hymne de toute une génération.
Television
Marquee Moon (1977, Elektra), par le gang de Tom Verlaine.
Suicide
Suicide (1977, Virgin). Alan Vega et Martin Rev étaient là avant tout le monde. Ils ont tout inventé. Des héros rock'n'rolliens au sens pur.
The Heartbreakers
L.A.M.F (1977, Tracks records). Le gang mythique de Johnny Thunders, rescapé des New-York Dolls.
A écouter aussi, les singles "Forming" par The Germs, le "Fuck off" de Wayne County and the Electric Chairs, "Better off Dead" du groupe Wipers, et l'indispensable "Sonic Reducer" des Dead Boys de Stiv Bators.
ROYAUME-UNI (albums essentiels)
The Saints
(I'm) Stranded (1977, EMI), les premiers punks australiens et sans doute l'un des meilleurs albums punk rock.
The Damned
Damned Damned Damned (1977, Stiff records). Pour les titres "Neat neat neat" et "New Rose".
The Sex Pistols
Never Mind the Bollocks, here the Sex Pistols (1977, Virgin). L'album de référence du mouvement punk.
The Clash
The Clash (1977, Sony). Si vous n'aimez pas le punk rock, écoutez au moins cet album. Toute l'urgence de la rébellion punk y est contenue.
Wire
Pink Flag (1977, Harvest records). L'un des albums les plus original de l'époque, qui pose déjà les bases du post-punk.
The Buzzcocks
Time's Up (1977, réédité chez Mute records en 2000), le groupe de Peter Shelley et Howard Devoto.
Siouxsie and the Banshees
The Scream et Join Hands (tous les deux sortis chez Polydor, 1978). Join Hands est sans discussion possible le premier album post-punk, annonce le rock gothique des années 80 et est selon moi l'un des meilleurs albums de rock, à côté du premier album du Velvet Underground en 1967.
The Ruts
The Crack (1979, Virgin). Flamboyant, authentique, urgent.
Voir aussi les singles Your Generation de Generation X (le pendant punk du My Generation des Who et des mods ?) ; Subway Sect (les titres Nobody's Scared, Ambition, parallel Lines), X-Ray Spex (Oh Bondage Up yours ! et Identity) ; The Adverts (Gary Gilmore's eyes) ; le I don't Like Monday des Boomtown Rats ; la cover punk-dub du classique de la Motown I Heard it Throught the Grapevine des Slits ; If the Kids are United et Hurry Up harry ! de Sham 69, le gang de Jimmy Pursey précurseur du street punk et de la vague Oï! avec les UK Subs (titres Tomorrows Girls et StrangleHold). Enfin last but not least, le "Teenage Kicks" des Undertones, considéré par le célèbre Dj anglais John Peel comme la meilleure chanson rock jamais écrite, rien que ça ! Voir aussi des mêmes Here Comes the Summer et Jimmy Jimmy.
BIBLIO
Please Kill me ! de Legs MacNeil & Gillian MacCain (éditions Allia, 2006). La Bible du punk, de la source (Velvet Underground) aux mythes du protpunk (MC5, Stooges, New-York Dolls) jusqu'à la chute des Sex Pistols.
Punk : Hors Limite de Stephen Colegrave & Chris Sullivan (éditions du Seuil, 2002). Autre ouvrage de référence sur le mouvement punk, focalisé sur la scène britannique.
No Future, une Histoire du Punk de Caroline Kergariou (éditions Perrin, 2017). Livre encyclopédique sur le mouvement et son influence sur la culture populaire.
MOVIES (les titres ci-dessous sont tous disponibles sur You Tube)
Punk Rock de Don Letts (1978). La scène punk de Londres en 1978 par le réalisateur et Dj's Don Letts.
Jubilee de Derek Jarman (1978). Quand la reine Elizabeth 1ere (décédée en 1603) est envoyée dans le futur par son occultiste John Dee, directement dans le Londres punk de 1977. Arty, bizarre et décadent.
The Blank Generation de Ulli Lommel (1980). Avec Carole Bouquet en journaliste française amoureuse de Richard Hell dans le New-York punk des 70's. Pour les scènes au mythique CBGB's, les apparitions d'Andy Warhol et la musique des Voidoids.
Crédit photos
Jordan (CC BY-SA 4.0) creative commons licence
Dr. Mortmagus (Avril 2025)
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